Coucou! Je voulais vous parler d'un film que j'ai revu très souvent, l'adaptation de ce qui a littéralement constitué toute mon enfance.

Lou! Journal infime est une comédie française sortie en octobre 2014, écrite et réalisée par Julien Neel, l'auteur de la BD du même nom. Il est officiellement l'adaptation du premier tome, mais il fait plus que condenser toute la série de BD: c'est plus un film qu'une simple adaptation, il y a la trame principale et des clins d'oeil à la BD mais l'histoire prend une tournure plus "cinématographique", dans le sens ou il y a un début, des rebondissements, une fin, tout ça.

Lou est une jeune collégienne de douze ans, créative et rêveuse. Elle vit seule avec sa mère, qui a mis de côté sa vie de femme pour se consacrer à l’épanouissement de sa fille et à sa passion pour le jeu vidéo. Lou est obnubilée par son voisin Tristan, jeune garçon taciturne et romantique joueur de guitare, elle délaisse peu à peu sa bande de copains marginaux, tandis que sa mère Emma entame une renaissance amoureuse aux accents dramatiques.

Lou, jouée par Lola Lasseron est une petite blonde de douze ou treize ans, passionnée par les vêtements (qu’elle fabrique elle-même) et le théâtre. Elle vit seule avec sa mère et ne connaît pas son père, ses parents s'étant séparés alors que sa mère était enceinte (ce n'est pas clairement expliqué dans le film mais sous-entendu quand même). Lou est aussi amoureuse de Tristan un garçon qu'elle espionne depuis la maternelle en haut de son immeuble avec une paire de jumelle. C'est une fillette extravertie, mignonne et très créative, qui a toutefois tendance à se renfermer dans son monde sans faire attention aux réactions de ses proches.

Interprétée par Ludivine Sagnier, Emma, est une femme de trente-et-un ans. Elle a une frange tellement grande qu’on ne distingue pas ses yeux. Elle a écrit un roman de science-fiction mettant en scène Sidéra, « baroudeuse du cosmos », où on retrouve les étapes de sa vie personnelle. Elle est passionnée de jeux vidéo, au point de parfois négliger complètement ses responsabilités. Elle a grandi à Mortebouse, un village de campagne qu'elle a quitté étant adolescente avec un citadin guitariste. Il se trouve que cet homme, le père de Lou, la quitta lorsqu'elle lui annonça qu'elle était enceinte, et elle choisit d'élever sa fille seule. Globalement c'est une femme qui a grandi trop vite sans passer par la porte d'entrée du monde des adultes et qui entretient avec sa mère une relation houleuse digne d'une ado. Elle cumule les petits boulots pour payer les factures et déteste demain de l'aide financière à sa mère.

Richard est le voisin de palier de Lou, joué par Kyan Khojandi. Dès son arrivée, Lou s’est imaginée qu’il y aurait quelque chose entre sa mère et lui. Il porte toujours un gilet en peau de mouton, joue de l'alto dans le film (contrebasse dans la BD) et donne des cours de guitare à Tristan. Durant sa pendaison de crémaillère, on constate qu'il fait partie d'un milieu assez différent de celui d'Emma, ce qui ne les empêche pas de se rapprocher.

Jouée par Nathalie Baye, la grand-mère de Lou est une femme acariâtre qui se plaint tout le temps et n'est jamais contente. Son mari est mort il y a longtemps, de chagrin selon elle, d'une glissade sur une plaque de verglas quand il était bourré selon Emma. Elle vit à Mortebouse, le village d'enfance d'Emma, où elle a travaillé toute sa vie dans les abattoirs. Elle rend toujours sa famille folle lorsqu'elle séjourne en ville, ne manquant jamais de rappeler à Emma que sa vie aurait été beaucoup plus simple si elle ne s'était pas entichée du premier citadin venu. On pourrait croire qu'elle les déteste, mais elle finit néanmoins par s'adoucir.

Tristan, le voisin de l'immeuble d'en face de Lou, est interprété par Joshua Mazé. Il joue de la guitare et aime arroser sa petite plante verte (par le biais de Lou il y a au moins 666 photos de lui dans tout le film). C'est un garçon très cool en temps normal mais qui perd complètement ses moyens face à Lou, allant jusqu'à la comparer avec des animaux. Il dit lui-même qu'il n'est pas très doué "pour parler". Durant le film, on finit par comprendre qu'il n'est pas insensible au charme de la jeune fille, même si c'est plus explicite dans la BD.

Jouée par Eden Hoch, Mina est la meilleure amie de Lou depuis le jardin d'enfant. Elles ne se disputent jamais d'habitude, mais les délires de Lou (fliccage de Tristan, élaboration d'un plan pour que sa mère se bouge) finissent par l'énerver. Ensemble elles font des vidéos avec leurs poupées et des décors très élaborés, mais la magie s'en va peu à peu au fur et à mesure qu'elles grandissent. Ses parents sont au bord du divorce. Sa mère est celle de Lou sont de très bonnes amies, et radicalement opposées l'une de l'autre: Emma est très pantouflarde alors que Jocelyne est dans le trip zen attitude et macarons.

Il y a d'autres personnages secondaires qui font partie intégrante de l'univers de Lou, mais je ne vais pas vous faire toute la liste :') Il y a les copains de Tristan Preston et Manolo qui adorent les licornes, son cousin Jean-Jean, Marie-Emilie et Karine les nouvelles copines de Lou aussi, Luigi et Gino de la pizzeria, les parents de Mina et Marie-Emilie, et puis le chat aussi. Mais vous avez déjà une bonne partie du film entre les mains.

Lou et sa bande.



Tristan et sa bande.

Le film est centré sur la mère est la fille (on le comprend dès la première scène) puis s'étend aux copines, à l'amoureux, à la grand-mère, au nouveau voisin, aux pizzaïolos... c'est l'histoire de tout un quartier, mais les relations familiales sont tout de même le fil conducteur, malgré les histoires d'amour qui se télescopent. Ma mère a confirmé ce que je pensais dès le début: Lou, ce n'est pas un film gnangnan pour gamines. C'est plus flagrant que dans la BD, mais l'histoire elle-même est loin d'être gaie: on a une jeune femme perdue et seule qui s'est retrouvé à élever une petite fille alors que sa propre mère la reniait presque, cette même fille a grandi sans son père dans un univers assez fermé et bizarre, les parents de sa meilleure amie s'entendent mal... Les personnages sont souvent seuls mais c'est la manière dont ils s'en sortent malgré tout qui redonne un côté bon-enfant au tout. Franchement j'adore ce film, même si l'ambiance est un peu bizarre au niveau des décors qui ont été faits pour respecter le type de dessins de la BD. Il y a plusieurs thèmes importants qui sont abordés: la gêne des garçons vis-à-vis des filles et vice-versa, les disputes avec les amis, des nouvelles amitiés qui se lient, le passage de l'enfance à l'adolescence, le premier baiser, l'émancipation un peu tardive, les problèmes d'adultes...
Toutes ces choses sont traitées avec légèreté dans ce film, assez pour délivrer un message, mais pas trop afin de ne pas briser la tendresse du tout.
Franchement, moi qui adore les BD, c'est une formidable adaptation. Et pour ceux qui ne les ont pas lues, c'est un film sympa à apprécier avec imagination. Dans tous les cas, c'est un de mes coups de coeur.

Ewioletta a écrit:

Preston et Manolo