Wuthering Heights, ou Les Hauts de Hurlevent
Couverture de la première édition du roman.
« Quand, parmi tous les arbres, je cherche celui dont la forme s’harmonise le mieux avec le cadre du roman tragique d’Emily Brontë, c’est l’image d’un vieux Robinier tordu par le vent qui souffle toujours dans la même direction ; l’écorce est noire, le tronc creux et, dans ce creux, la pluie a formé une petite flaque où baignent quelques feuilles mortes. »
John Cowper Powys
Les Hauts de Hurlevent, c’est un grand classique de la littérature anglaise qui a été écrit par Emily Brontë, l’une des trois sœurs de la famille Brontë, en 1847, sous le pseudonyme d’Ellis Belt, dans le cadre d’une publication commune avec ses sœurs, chacune publiant un livre. Il s’agit par ailleurs du seul roman qui fut écrit par Emily.
Arbre généalogique des familles Earnshaw, Linton et Heathcliff, nécessaire pour comprendre le livre. Wuthering Heights, dont le titre en Anglais correspond parfaitement, c’est l’histoire de deux familles bourgeoises : la famille Earnshaw et de la famille Linton, de deux endroits dans le roman, le paisible pavillon de Thurcross Grange des Linton, et le manoir de Wuthering Heights perdu dans la plaine des Earnshaw.
Avant, le vent ne souffle pas. Tout le monde vit heureux, dans son logis. On sait déjà dès le début du roman indirectement une partie de l’histoire, mais nous en découvrons l’histoire, et petit à petit, comment le vent s’est installé à Wuthering Heights. Il est important pour cela de posséder l’arbre généalogique des deux familles, révélé dès le début du livre, qui est ci-dessus.
La famille Earnshaw possède deux enfants : Hindley et Cathy (Catherine). Les Linton aussi : Edgar et Isabella (Isabelle). Cependant, un soir de grand vent à Wuthering Heights (Hurlevent dans la versio Française), Mr Earnshaw père va ramener d’un court séjour à Liverpool un jeune garçon, très pauvre, qui sera adopté par la famille et baptisé Heathcliff. Cependant, à partir de ce jour là, le vent ne cessera d’exister à Wuthering Heights, et la vie des deux familles en sera à jamais marquée…
De nombreux films inspirés du livre original ont été tournés, mais la version qui comprend le plus d'intrigue tout en restant un maximum dans l'esprit de l'œuvre est celle de 1992, avec Ralph Fiennes et Juliette Binoche dans les rôles de Heathcliff et Cathy Earnshaw/Linton.
Ce livre, si je devais le décrire, je dirai qu’il est juste ténébreux : cet adjectif va caractériser le caractère mortuaire de l’histoire, qui est rythmée donc par la mort et la situation psychologique extrêmement complexe des personnages, notamment Heathcliff, Cathy et Hindley, une sorte de « Triangle ». En effet, Hindley reproche à Heathcliff d’avoir « pris sa place » da sa vie, auprès de son père. Cette haine est réciproque. Cependant, Heathcliff et Cathy qui ont grandi ensemble comme frère et sœur nourriront à l’adolescence de profonds sentiments amoureux, qui seront impossible à concrétiser.
Il est aussi incroyable de constater que ce livre possède une part de fantastique, surtout sur le personnage de Cathy : au début du livre, Lockwood, celui qui entend l’histoire (« Le personnage du lecteur ») de Nelly Dean, gouvernante dévouée de cette dernière, a une vision de la jeune femme, alors qu’elle est morte des années auparavant. De plus, Cathy est soumise au cours du roman à des crises de délire, et imagine des choses improbables. Enfin, elle ne sera jamais détériorée par le temps.
De plus, le personnage de Heathcliff est très bien conçu : tantôt nous le voyons supportant la haine de Hindley, nous pouvons comprendre ses sentiments, tantôt le personnage nous est décrit comme odieux, impitoyable, égoïste. Il veut réussir, il veut être riche, et par-dessus tout, veut garder Cathy pour lui, et non pour les autres. Finalement, Brontë souhaite surement que le lecteur le considère comme une sorte de personnage tragique, qui ne peut pas obtenir la vie qu’il souhaite, et gâche donc celle de ceux qui l’en empêchent.
Dans ce livre, Brontë sait nous faire frissonner. Le lecteur reste jusqu’au bout « hypnotisé » par le livre, qui même en paraissant assez long pendant les 75-100 premières pages, nous tient en haleine pendant tout le reste de la lecture. Ce chez d’œuvre, comme nous pouvons le considérer, possède une puissance qui lui est propre et des sentiments bien à lui. J’ai été fortement émue par l’histoire, et l’ambiance a su me transporter dans les plaines anglaises, là où le vent souffle et t’arrache les morceaux de ton cœur, métaphore de la relation entre Cathy et Heathcliff, qui est sûrement l’une des plus belles au monde…