Énigme 122 : Chambre close 1

[Tout d'abord, je tiens à remercier l'aide apportée par Louisedu35, sans qui cette énigme serait bien plus confuse. D'ailleurs, tu verras que j'ai modifié quelques parties mais que l'ensemble reste cohérent. Donc, la solution change légèrement.]

Réveillé de bonne heure dans le Lancashire, un homme décida de chercher son ami dont la chambre se trouve au deuxième étage. Après l'avoir appelé maintes fois derrière la porte, il jugea nécessaire de faire usage de ses talents d'ancien serrurier et, muni d'un simple bout de fil de fer, il ouvrit la porte et découvrit ainsi une chaîne qui lui empêche tout accès à cette chambre. C'est alors qu'il demanda de l'aide à son épouse, qui lui donna une pince métallique trouvée dans le grenier afin de la briser.
Ceci fait, ils découvrirent le corps, désormais cadavre, ensanglanté de son ami, qui a été poignardé dans le dos sur le sol de sa chambre qui elle, demeurait intacte malgré ses nombreux défauts...  

Connaissant bien leur défunt ami, ils pensèrent qu'il ne s'agissait sûrement pas d'un suicide malgré toutes les dispositions de la chambre, qui était close et ne laisserait aucun passage à quiconque. En attendant l'intervention de la police, le couple contacta un médecin qui avait des liens de parenté avec le mort qui vint chez eux pour inspecter la chambre.
D'après ses observations, il s'était fait poignardé la nuit précédente et ce, quelques heures auparavant, donc il n'y avait aucune raison pour que cela soit un accident. Il affirma aussi que le meurtrier avait porté un coup fatal à sa victime. Il ajouta ensuite qu'il avait profité de cette occasion qui lui fut donnée pour devancer la police en passant la chambre au peigne fin puis qu'il avait remarqué des détails troublants, comme des objets plutôt lourds mais peu durs éparpillés dans la chambre, des taches de sang qui ne l'étaient pas, des pages d'un livre furieusement arrachées, un verre avec quelques gouttes de whisky dans une armoire, et le fait que la chambre était en parfait ordre sans les précédents détails.

Quelques heures plus tard, la police arriva. Après avoir inspecté les lieux et plus particulièrement la chambre composée d'une porte avec une chaîne rouillée, de deux fenêtres abîmées et inutilisables sur le côté opposé, d'un balcon abandonné, d'une salle de bain et de divers meubles en bon état, ils ne trouvèrent pas d'empreintes ni de traces autres que celles de son ancien résident dans la chambre. Autrement dit, le présumé coupable n'y avait jamais pénétré. Par conséquent, il fallait se concentrer sur des moyens indirects de meurtre selon la majorité et sur les moyens directs selon une minorité à qui l'on prêtait une oreille guère intéressée.
On leur révéla que celui-ci ne laissait entrer personne dans cette pièce dans laquelle il aimait se cloîtrer, pas même les domestiques, et se chargeait de son entretien lui-même. Ainsi, personne n'avait connaissance de ce qu'il s'était passé dedans jusqu'à présent et ce fut même la première fois qu'ils eurent la chance d'enfin voir cette mystérieuse chambre qui ne possédait qu'une seul clé trouvé à l'intérieur, dont le propriétaire était bien entendu son résident.
Après de nombreux débats sur les hypothèses d'un suicide qui était l'ultime preuve du caractère excentrique du maître de cette maison ou d'un meurtre finement organisé, on décida de se concentrer sur la théorie d'un suicide. Or, elle est erronée.

L'objectif ici n'est pas de trouver le meurtrier mais de trouver comment celui-ci l'a tué, en sachant que:

- La chambre était parfaitement close (porte fermée, fenêtres fermées, chaîne que l'on met et défait à l'intérieur, aucune autre ouverture) et normale. Donc, pas de passage secret ou autres absurdités.
- La porte n'a jamais été ouverte ni touchée. Les fenêtres n'ont jamais été touchées par le meurtrier ni la victime. La chaîne n'a jamais été enlevée/brisée jusqu'à présent. Elles sont toutes restées dans le même état qu'avant.
- Le corps trouvé est un vrai et il n'y a pas de suicide, ni d'accident, ni d'illusion, ni de déguisement.
- Le meurtre a eu lieu dans la pièce mais le meurtrier n'y est effectivement jamais entré.
- La victime n'a pas vu son meurtrier.
- L'arme du crime était un poignard.  


Conseil: certains détails sont anodins tandis que d'autres, non. Ce qui peut vous aider est le brouillard qui pèse sur cette chambre peu confortable, qui est un fait crucial.

Bonsoir,

De quel genre de chaine s'agit-il ?

Très bonne question ! Il s'agit d'un entrebâilleur de porte en aluminium avec une chaînette. Bien entendu, elle n'est utilisable que de l'intérieur de la pièce.

Bon, quand on examine toutes les indications de l'énoncé, il apparaît dans tous les cas qu'il est impossible que le meurtrier ait pu rentrer dans la chambre. Or, l'arme du crime est une arme blanche, ce qui implique qu'il y ait contact entre le meurtrier et la victime. Puisque les accès à la chambre n'ont jamais été touchés, il est impossible que l'assassinat ait eu lieu en dehors de la chambre. On en déduit que celui qui a porté le coup de poignard est nécessairement la victime elle-même.

Sauf que celle-ci n'est pas censée s'être suicidée. Du coup, il s'agit vraisemblablement d'un meurtre forcé, ou tout du moins indirectement provoqué par le meurtrier. Pour que la personne en vienne à se tuer elle-même, il se peut qu'elle ait été plongée dans un état de folie tel qu'elle perde le contrôle de sa volonté. A priori, les indices retrouvés dans l'appartement semblent confirmer cette piste : les objets dispersés dans la chambre (alors qu'il ne peut pas y avoir eu de lutte puisque aucune confrontation directe entre le meurtrier et la victime n'a eu lieu), les pages du livre arrachées... Puisqu'il s'agit d'un meurtre, c'est l'assassin qui a provoqué cet état, et quoi de mieux pour rendre folle une victime innocente qu'en lui faisant ingérer une substance troublant son psychisme ? Pour cela, on peut supposer que le meurtrier a glissé quelques gouttes de cette substance dans le verre de whisky retrouvé sur les lieux du crime, que la victime aura ensuite pu ramener dans sa chambre. Pris de folie, le maître de maison sème le désordre dans sa chambre sans toutefois la déranger complètement, avant de s'emparer du poignard et de se tuer.

Sinon, on peut éventuellement remplacer la substance hallucinogène ou autre par un poison lent, qui aurait provoqué telle une douleur chez le propriétaire qu'il aurait préféré mettre fin à ses jours avec le poignard plutôt que de la supporter davantage : au final, le résultat serait le même.

En tout cas, c'est ce qui m'est venu à l'idée pour le moment, je ne sais pas si tout est exact...

Un homicide-suicide ? Je dois avouer que je n'y attendais pas. D'ailleurs, on pourrait aussi émettre une hypothèse d'un autre cas Jekyll et Hyde (grosse private joke, je sais).
Tout d'abord, tu as élaboré une excellente théorie que je regrette de démanteler en vous révélant que la victime n'a pas bu quelconque substance qui lui aurait fait perdre son contrôle. Et pour éviter tout jeu de mot tordu, j'ajouterai que la victime ne s'est jamais tuée. Tu as relevé des détails qui soutiennent et donnent substance à ta théorie, malheureusement, certains d'entre eux sont là pour vous mener vers de fausses pistes. Aux détectives maintenant de les utiliser à bon escient. La dernière information concernant l'arme du crime se contentait de supprimer toute idée de combinaison d'armes, mais pas de moyens indirects comme le poison ou autre substance qui devraient causer ce meurtre, mais je craignais qu'il y aurait un petit souci d'imagination ici. Donc, il n'y a pas de faille dans ton jugement, mais dans ce qui n'a pas été révélé, et j'en suis désolée.
Néanmoins, c'est intéressant de les voir interprétés ainsi. Chapeau bas !

Tu as repéré quelques points vitals comme le contact entre le meurtrier et sa victime, qui semble paradoxal mais qui ne l'est pas en réalité. Il serait judicieux de te concentrer davantage sur ces accès, car comme vous l'avez sans doute remarqué, ils sont bels et bien les seuls portes qui les relient. Ayez bien conscience que cette chambre est délabrée, donc sujet aux dysfonctionnements, et qu'on ignore à quoi elle ressemblait avant. Autrement dit, nul n'avait d'image claire de cette chambre, voire connaissance de cette chambre.
Il y a aussi quelques faits comme les objets volumineux mais peu durs qui sont éparpillés un peu partout dans cette chambre et qui sont aussi loin de la porte qui sont cruciaux.

Si il s'agit juste d'une petite chainette, alors le meurtrier aurait pu lancer le couteau dans le dos de la victime, en restant à l'extérieur. C'est ce qui me parait le plus simple :D !

Bonne idée mais la porte était parfaitement verrouillée (avec la clé à l'intérieur). La victime n'aurait pas pu s'y enfermer puisque la porte ne fut jamais touchée ni utilisée.

Un piège qui lui lance un couteau dessus ? xD

J'ai bien précisé qu'il n'y avait pas de passage secret ou autres absurdités de ce genre. Cette chambre était normale, la police n'a pas trouvé de piège semblable. De plus, il n'aurait pas pu être caché par le meurtrier ou la victime.
Il faut priviligier les idées qui concernent les ouvertures de la chambre, pas s'enfermer à l'intérieur !

Eh bah j'a pu d'idées xD !

Concentrez-vous sur les autres points de la chambre, comme les fenêtres par exemple. Le meurtrier n'est pas un fantôme, des ouvertures doivent nécessairement exister et il faut effacer toutes les fausses idées qui vous sont données, comprenez par là que certaines sont inutiles tandis que d'autres non puis personne n'avait connaissance de ce qu'il y avait à l'intérieur et plus important, son état. Autrement dit, ce que vous voyez ne l'était pas forcément avant et le seul qui puisse vous confirmer tous les faits est mort.
De plus, le plus important n'est pas comment le meurtrier a pu le tuer mais comment l'ARME l'a tué dans la chambre.

Quand tu as parlé du brouillard qui était dans la chambre était-il artificiel ou c'était juste une image ?

C'était juste une image. Pas du tout une référence à Misthallery x)

Les fenêtres étaient ouvertes ?

Au moment où l'investigation commença, les fenêtres étaient en mauvais état et apparemment inutilisables.
Tu te rendras compte que l'état de la chambre est crucial et que l'on peut te piéger ainsi.

Et si ce qui a tué l'homme était encore dans la pièce quand la police était arrivée ?

Non. Il n'y est jamais entré.

Est-ce que le meurtrier a utilisé autre chose que son poignard pour atteindre la victime ?

Oui. Mais dans un autre but.

Et je suppose que comme le meurtrier n'est jamais entré dans la chambre, c'est la victime qui a dû placé l'objet dans sa chambre.

Pas nécessairement. Le résident de cette chambre n'a rien fait de spécial, tout ce qui l'a conduit à sa mort n'est que le fait qu'il soit entré dans celle-ci et rien d'autre.

Est-ce que ça veut dire que si la victime était entrée dans la chambre avec une autre personne, elles seraient mortes toutes les deux ?

Oui, si tu veux. En excluant le suicide, bien entendu.
J'ignore si ça pourra t'aider, mais sache que la victime dormait à poings fermés.

Peut-être qu'il y avait une sorte de gaz dans la chambre qui a tué la victime.

Non, l'arme du crime était bien le poignard !